Les filmeurs : une lucarne pour les cinémas d’Afrique
Kinshasa Symphony et Félicité ont émoustillé le public à la 4eme édition du festival normand Les filmeurs. Ce festival d’un nouveau genre propose depuis 4 ans déjà des projections en pleine nature, des films indépendants, des concerts, des débats, des rencontres…
Pendant trois jours de diffusions et d’échanges en empruntant des chemins de traverse pour un nouveau cinéma libre, poétique et créatif. Un projet qui se veut convivial et champêtre pour passer des films rares et exigeants. C’est aussi l’occasion aussi de faire un état des lieux et réfléchir sur des nouveaux espaces de diffusions alternatifs.
Et même si la tache n’est pas aisée pour l’équipe qui se bat depuis trois ans pour faire exister ce festival de cinéma indépendant, les cinéastes et cinéphiles quant à eux se délectent de merveilleuses productions dans un environnement pittoresque. Cette année, les participants ont qualifié la programmation de Magique grâce aux films Kinshasa symphony et Félicité qui ont brillé par leur beauté et l’authenticité de sujets traités. Des projets qui plongent les cinéphiles au cœur de la culture africaine.
Kinshasa symphony est le récit de deux cents musiciens jouant la neuvième symphonie de Beethoven « L’hymne à la joie » dans l’obscurité totale causé par une panne de courant qui intervient quelques minutes avant l’achèvement du dernier mouvement. Mais pour le seul orchestre symphonique du Congo, ceci est le dernier de leurs soucis. En quinze ans d’existence, la formation de l’Orchestre Symphonique a survécu à deux coups d’état et une guerre civile. Heureusement, il y a la passion pour la musique et l’espoir d’un avenir meilleur.
Quant à Félicité d’Alain Gomis qui a remporté l’étalon du Yennenga au Fespaco 2017 et compte 7 nominations. C’est l’histoire de Félicité, libre et fière, qui est chanteuse le soir dans un bar de Kinshasa. Sa vie bascule quand son fils de 14 ans est victime d’un accident de moto. Pour le sauver, elle se lance dans une course effrénée à travers les rues d’une Kinshasa électrique, un monde de musique et de rêves. Ses chemins croisent ceux de Tabu. L’actrice principale Véronique Beya Mputu qui incarne le personnage de Félicité a assisté au festival les filmeurs au grand bonheur du public. Alors que le festival s’est achevé sous d’heureux auspices, les organisateurs sont déjà d’attaque pour préparer la prochaine édition du festival qui se tiendra en Juillet 2018.