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Abidjan cherche salles de cinéma

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Les salles de cinéma à Abidjan se comptent désormais  du bout des doigts. Signe du coma de l’industrie cinématographique en Côte d’Ivoire. La quasi-totalité des salles de cinéma a fermé leurs portes au profit d’autres activités….

Le cinéma Les studio, le Paris, Kabadougou, Dialogue, Saguidiba, Boissy…. Ces salles de cinéma qui ont fait vibrer les cinéphiles Ivoiriens sont désormais de lointains souvenirs. Finis les temps où  dans  l’après-midi et dans la soirée les amateurs du 7e art allaient déguster de nombreuses productions cinématographiques  au Plateau, Yopougon, Adjamé, Abobo, Yopougon, Marcory , Treichville… la quasi-totalité des salles a fermé leurs portes. A Yopougon par exemple, il n’y a plus de salle de cinéma. La dernière à fermer est celle du cinéma Dialogue située à la Sicogi non loin de la paroisse St André. Aujourd’hui, c’est un édifice totalement abandonné. Dans la nuit, il sert aux prostituées qui en font des chambres de passe aux clients. Depuis près de 15 ans, le cinéma Kabadougou à Yopougon  Siporex a été loué à l’église universelle du royaume de Dieu.

Les autres salles telles que Boissy, Saguidiba sont devenues aussi des lieux de cultes. Depuis octobre 2013, l’église ‘’La Source‘’ a quitté la salle du cinéma Saguidiba transformée en un supermarché. Le retour du cinéma à Yopougon n’est visiblement pas pour demain.

La razzia des Eglises évangéliques et vidéo club

Pour diverses personnes, la ‘’mort‘’ du cinéma a été précipitée  par l’avènement des églises évangéliques d’une part et par la naissance des vidéoclubs d’autre part, des lecteurs DVD, et l’insécurité. « Tous ces facteurs ont occasionné la fermeture définitive des sallesLes Salles de cinéma disparaissent les unes après les autres en Côte d’Ivoire et pour cause les missions évangéliques d’Abidjan ont décidé de transformer les anciens « repères du diable » en espace d’onction divine », explique Camara Mohamed. Dans les années 1990 en plein boom des missions évangéliques, l’église investit des lieux peu orthodoxes. Si les baptistes pêchent les fidèles dans les maquis, l’église universelle se donne pour objectif de rafler toutes les anciennes salles de cinéma. Cette mission à son actif de nombreuses salles dont la très célèbre salle d’Adjamé Liberté. Avant d’être transformé en supermarché. A Treichville, la Mission ‘’la Source’’ a récupéré l’ancien Centre Culturel. Ces dernières années, les églises évangéliques sont en train de libérer ces salles, au profit des opérateurs économiques qui les transforment en supermarchés. C’est le cas à Abobo, Adjamé, etc. Pour certaines personnes, la fermeture des salles de cinéma est à mettre sous le compte de la prolifération des vidéoclubs à travers les quartiers, des lecteurs DVD. « Au lieu de se déplacer pour aller regarder un film au cinéma, on peut l’acheter  dans les rues et le regarder tranquillement dans son lecteur  Dvd au salon. Cela  diminue les dépenses et aussi met à l’abri de la vague d’insécurité », confie Yao Kouadio, enseignant.

Aujourd’hui, les lecteurs DVD et les films sont vendus comme de petits pains à travers les rues d’Abidjan et à tous les prix. Ces appareils qui permettent de lire des films sur des supports CD, clés USB et cartes mémoires, sont vendus à des prix dérisoires sur le marché. Ce qui permet à chaque citoyen de posséder son ‘’cinéma’’ à domicile. Pis, les vidéo clubs, également poussent dans chaque commune comme de petits pains. Pour la modique somme de 50 voire 100 FCFA on peut regarder n’importe quel film en avant-première. Plus besoin de se rendre au cinéma pour voir un film à 1.500 ou 2.000 FCFA alors qu’on peut avoir en sa possession trois CD différents dont chacun contient parfois plus de 10 films.

Acteurs et politiques accusés

Mais ces arguments sont balayés du revers de la main par certains critiques d’art. « La mort du cinéma ivoirien est à mettre sous le compte des acteurs Ivoiriens eux même d’une part et de l’autre sur l’absence de politique de promotion de l’industrie cinématographique  du gouvernement. Depuis combien de temps un film Ivoirien a été primé aux grands rendez-vous africains ou mondiaux ? Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le gouvernement ne fait rien dans les actes pour soutenir le 7 art. Il y a un vide juridique qui n’arrange pas les choses », déplore le journaliste critique littéraire, Koné Seydou.

Sur le terrain en effet, les réalisations se font au compte-gouttes. Passée la période où Timité Bassori, avec ‘’La femme au couteau’’, premier film ivoirien, avait fait rêver les cinéphiles éburnéens. Finie aussi, l’époque où la Côte d’Ivoire était sur la première marche du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco), avec ‘’Djéli’’ de Lanciné Kramo Fadiga (1981) et ‘’Au nom du Christ’’ (1993) de Roger Gnoan M’Bala. Le 7e art ivoirien est dans la déchéance. En termes de perspectives, l’horizon reste sombre. Le Fond d’aide à la création (FAC) qui a permis la réalisation de plusieurs chefs-d’œuvre du 7e art ivoirien n’est plus fonctionnel. A en croire, le journaliste Koné pour sortir le cinéma  de l’ornière, il faut que le gouvernement joue sa partition. Surtout que le mal ne serait pas propre à la Côte d’Ivoire. Henri Duparc (décédé en 2007), Yéo Kozoloa (2008) et Désiré Ecaré (2009) doivent se retourner plusieurs fois dans leurs tombes.

Merci à Majestic Cinéma

Aujourd’hui, les populations ivoiriennes peuvent dire merci à Majestic Cinéma  qui a sonné le renouveau du cinéma en Côte d’Ivoire. Le réseau Majestic est pour l’instant le seul opérateur privé de la place.

Société ivoirienne d’exploitation de salle cinématographique en Côte d’Ivoire, Majestic Cinéma a été créée en 2015 et compte à ce jour trois salles : Majestic Ivoire, Majestic Prima et Majestic Sococé. Aujourd’hui, les Cinémas Majestic s’imposent comme l’un des divertissements incontournables d’Abidjan, avec des salles répondant aux normes cinématographiques internationales en terme d’équipements (écrans 4K, en son Dolby 7.1 et Dolby Atmos) et de contenu. En effet, les Cinémas Majestic s’alignent aux sorties internationales afin de permettre aux cinéphiles ivoiriens de bénéficier des exclusivités mondiales.

Dans sa programmation, les Cinémas Majestic font la part belle à plusieurs genres de cinéma tels que les Blockbusters, les films français, les films d’animation, les films africains, Bollywood etc. Au-delà des salles de cinéma, les Cinémas Majestic se veulent être une plateforme pour la promotion de la culture africaine et internationale : spectacles, comédies musicales et One man shows, en se proposant en tant que coproducteur.

Les Cinémas Majestic offrent aussi aux annonceurs plusieurs supports de communication tels que, la publicité avant les films, sur les écrans dans les halls et le Branding des tickets, permettant une connexion plus directe avec leurs cibles. D’autres services sont également disponibles tels que la location de salle, l’achat de tickets groupés pour les entreprises, la sponsorisation d’avant-première ou de projections privées.

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