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Happy end pour le cinéma africain ?

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L’autre soir, je suis allée boire un verre avec des amis. Et, par un heureux hasard, on a parlé ciné. Je vous rassure, ces copains sont de véritables cinéphiles. Ils sont toujours au parfum des plus récentes productions de films Us. Je ne trahis pas un secret si je dis qu’en général, il ne leur faut guère attendre les sorties officielles desdites productions pour les avoir dans leurs ordinateurs ou tablettes. Vous et moi savons pertinemment comment ils s’y prennent. Mais, ce n’est pas le sujet… A vrai dire, la conversation a failli tourner court. Vous vous doutez bien que je me suis offusquée qu’ils ne soient pas aussi attentifs à l’activité cinématographique africaine. Bref, poursuivons…

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On a donc parlé de cinéma, pour constater qu’après avoir fait leur « cinéma » à la montée des marches des Ecrans noirs- et ce sera encore le cas demain soir pour la clôture du festival-, les Camerounais ont retrouvé leur insensibilité. Passés les froufrous, strass, paillettes et flashes photographiques, remplir les salles de projection n’était pas tout à fait  une préoccupation pour certains d’entre eux. Il faut croire que la discrétion n’est pas du goût de tout le monde. Pourtant, lors de cette 20ème édition, ce n’est pas la programmation qui a le plus fait défaut.

Alors, ma question est, c’est quoi le problème ? On pourra pérorer des heures sur l’absence des salles de cinéma, le manque de moyens techniques et financiers, le déficit de formation qui, lui,  a une conséquence désastreuse sur la qualité des productions locales, entre autres, pour justifier les entraves à l’épanouissement du cinéma camerounais. Seulement, lorsqu’on voit le peu d’intérêt démontré par le public, alors même que la 20ème édition du festival Ecrans noirs a, comme chaque année, donné l’occasion aux cinéastes camerounais de s’exprimer, on peut avoir des doutes sur la volonté collective d’arriver à la cheville de- soyons modestes-  l’industrie cinématographique nigériane. Peut-être faudrait-il s’interroger sur l’intérêt même du cinéma. Le 7ème art représente beaucoup plus que d’incroyablement belles histoires d’amour ou de courageuses quêtes du saint graal.

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Ce qui va suivre n’est qu’une observation empirique des clichés que le cinéma nous impose. Avouons-le ! Nous sommes un certain nombre à penser qu’il vaut mieux ne pas provoquer un Chinois dans la rue. Pourquoi ? Bah, pour la simple raison qu’il nous arrive de croire que tout chinois naît avec un don naturel pour les arts martiaux. Les combats épiques de Bruce Lee d’hier et ceux de Jet Lee d’aujourd’hui ont inexorablement installé des cinéphiles dans cette certitude. Dans le modèle américain, il est un signe qui jamais ne se perd. La victoire du héro, même si le héro en question réunit tous les archétypes de « loser ». Pour revenir en Afrique, le cinéma nigérian s’inscrit lui aussi dans la logique du happy end. Le bien triomphe toujours sur le mal, quels que soient les obstacles…

Le cinéma est une culture, un construit qui participe d’une politique élaborée pour contribuer à l’image de nos pays. Les Ecrans noirs font de ces passerelles qui permettent au public d’en comprendre les enjeux, aux cinéastes de se réapproprier les spécificités de notre cinéma et de défendre notre identité cinématographique.

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