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Le festival Ecrans noirs et la petite piqûre de rappel

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La 22ème édition du festival Ecrans noirs s’ouvre ce 13 juillet 2018 à Yaoundé. Les inconditionnels du 7ème art  d’Afrique et du monde entier pressent le pas vers la capitale politique du Cameroun pour vivre ce rendez-vous annuel initié depuis 1997. 21 ans que la machine à Bassek Ba Kobhio, le délégué général dudit festival, remue ciel et terre pour rester présente dans les esprits et, surtout, dans l’agenda des événements cinématographiques d’Afrique. Un combat de tous les instants, dans un pays où l’absence des lieux de diffusion du cinéma fait débat, pis, où les cinéastes sont réduits à la mendicité pour financer des productions qui récoltent, très souvent, des critiques négatives, justifiées ou non.bassek_ba_kobhio

La question de la condition des acteurs du secteur du cinéma au Cameroun est une problématique dont ne semble pas se préoccuper le politique. Pourtant, elle est cruciale pour l’épanouissement économique du pays. Pour ceux qui ne le savent pas encore, le cinéma fait gagner de l’argent. En 2012, par exemple, l’industrie cinématographique faisait partie des cinq secteurs les plus rentables aux Etats-Unis. Elle affichait la plus forte croissance du début de l’année 2012 (10,9%), juste devant les services professionnels. Le secteur du cinéma était alors classé aux côtés de ceux de la construction automobile, des équipements et matériel de transport et de la production du pétrole et du gaz naturel.

Depuis, les données n’ont pas radicalement changé. L’industrie cinématographique est restée un socle économique aux Etats-Unis. La Chine l’a compris et a investi sur la construction de salles de cinéma. En 2017, elle en comptait désormais 45.000, soit 1500 de plus que les Etats-Unis. Il ne faut pas s’étonner des recettes réalisées sur certaines productions d’Hollywood en Chine. Le film  Pirates des Caraïbes 5 a ainsi rapporté 170 millions de dollars en Chine, contre 154 millions au pays de l’oncle Sam. Le magazine Vanity Fair rapporte également que le dernier Transformers a récolté, lors de ses premiers jours d’exploitation, 123 millions de dollars en Chine, contre 69 millions de dollars dans son pays d’origine.pirates-des-caraibes

Ces différents modèles closent le débat sur l’impact économique du cinéma. Aux gouvernants d’en saisir toute la pertinence et de prendre les mesures qui s’imposent pour redorer le blason de l’industrie cinématographique au Cameroun, qui a grand besoin d’acteurs formés aux différents métiers du cinéma. Les jeunes cinéastes ont également besoin de la confiance des banques, car le film est un produit censé rapporter de l’argent.

Pour revenir au festival Ecrans noirs, qu’on le veuille ou pas, sa pérennité est d’une importance capitale dans notre contexte (sans ignorer les autres festivals liés au cinéma), parce qu’il  vient rappeler que le cinéma camerounais est encore là. Malgré les vicissitudes, il résiste aux tempêtes et ne compte pas échouer sur la rive de l’oubli. Tout ne sera pas parfait lors de cette 22ème édition- aucune organisation ne l’est- mais cela ne doit pas occulter l’activisme et l’effort de maintien d’une initiative que l’on pourrait qualifier de marginale.black panther

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