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Les perles, ces joyaux anciens qui cachent toute une histoire

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La perle est louée pour sa douceur, ses couleurs et sa rareté depuis que l’homme aime les parures.

Née de l’eau, du sable et du sel, notre beauté nacrée est bien un chef-d’œuvre de la nature. Elle est récoltée sans doute dès le IIIe millénaire avant notre ère au large de la Mésopotamie. Le commerce des Phéniciens et les conquêtes perses lui ouvrent ensuite la voie du succès, l’emportant de l’Extrême-Orient à l’Occident, cristallisant en chemin les plus vifs désirs et les plus poétiques récits. Mystérieuse, elle n’en est que plus désirable.

L’apanage des puissants

Offrande faite aux dieux, aux idoles ou aux souverains, elle orne également de la plus belle des manières les oreilles des pharaons ou des maharajas, les bandeaux de tête des Assyriennes ou les toges des patriciennes romaines. L’Antiquité s’égrène sans égratigner cette popularité. Au Moyen Age, c’est un présent que se disputent les seigneurs pour enrichir leurs églises et abbayes. Et lorsque ce joyau du fond des mers vient à manquer, ils se tournent vers les perles d’eau douce. Produites en Ecosse, en Irlande et dans les Vosges, plus petites et de moindre valeur, celles-ci font d’autant plus l’affaire que la sobriété s’empare peu à peu des vêtements.

Un gage d’élégance intemporelle

A la Renaissance, les perles maritimes redeviennent plus que jamais objets de convoitise. Marque de richesse et de noble lignée, elles sont de toutes les tenues, féminines comme masculines, civiles, religieuses ou militaires. Ces pépites pêchées dans le golfe Persique ou dans l’océan Indien sont complétées par celles du Nouveau Monde, arrivées à point nommé pour border les corsages, souligner les tailles, parsemer les jupes, ourler les manches… Le tout en quantité extravagante : Marie de Médicis ou Elisabeth Ire d’Angleterre, François Ier ou Henri III s’en couvrent des pieds à la tête, gants compris.

Une hystérie collective en chassant une autre, les petites billes sont bientôt éclipsées par les feux du diamant. Pour un temps seulement ! Car ce serait oublier la fascination qu’elles exercent sur le cœur des hommes. Au XIXe siècle, Napoléon Bonaparte, puis Napoléon III y succombent et aiment à voir leur épouse en porter. C’est la mode des diadèmes et des tours de tête rehaussés de perles triomphantes, spécialités des maisons Chaumet et Cartier, des ras-de-cou aux innombrables rangs. Dès les années 1920, des sautoirs façon Coco Chanel apparaissent.

Aujourd’hui, la « reine des gemmes », comme disent les Chinois, semble se reposer de ces excès. Seules les perles de culture sont employées et au compte-gouttes.

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