Un gage d’élégance intemporelle
A la Renaissance, les perles maritimes redeviennent plus que jamais objets de convoitise. Marque de richesse et de noble lignée, elles sont de toutes les tenues, féminines comme masculines, civiles, religieuses ou militaires. Ces pépites pêchées dans le golfe Persique ou dans l’océan Indien sont complétées par celles du Nouveau Monde, arrivées à point nommé pour border les corsages, souligner les tailles, parsemer les jupes, ourler les manches… Le tout en quantité extravagante : Marie de Médicis ou Elisabeth Ire d’Angleterre, François Ier ou Henri III s’en couvrent des pieds à la tête, gants compris.
Une hystérie collective en chassant une autre, les petites billes sont bientôt éclipsées par les feux du diamant. Pour un temps seulement ! Car ce serait oublier la fascination qu’elles exercent sur le cœur des hommes. Au XIXe siècle, Napoléon Bonaparte, puis Napoléon III y succombent et aiment à voir leur épouse en porter. C’est la mode des diadèmes et des tours de tête rehaussés de perles triomphantes, spécialités des maisons Chaumet et Cartier, des ras-de-cou aux innombrables rangs. Dès les années 1920, des sautoirs façon Coco Chanel apparaissent.
Aujourd’hui, la « reine des gemmes », comme disent les Chinois, semble se reposer de ces excès. Seules les perles de culture sont employées et au compte-gouttes.