Les récompensés du FESPACO 2015
Abdelilah Eljaouhary monte le poulain d’Or
Visiblement, le Maroc est rentré du Fespaco 205, tout couvert d’or. A la suite de Hicham Ayouch qui a remporté l’Etalon d’or avec « Fièvres », Abdelilah Eljaouhary décroche le poulain d’or grâce à son court métrage « De l’eau et du sang ». Une récompense qui vient ainsi couronner le travail de longue haleine d’un artiste péri de talent…
Abdelilah Eljaouhary possède à lui seul plusieurs cordes à son arc. A la fois réalisateur, scénariste, journaliste et critique d’œuvres cinématographiques, il est titulaire d’un diplôme d’études approfondies en littératures modernes. Grande figure du 7ème art maghrébin, il est très sollicité par ses pairs qui lui vouent une grande admiration. Fin connaisseur du cinéma indien, il est auteur de quatre ouvrages sur le cinéma marocain et international. En plus de plusieurs émissions réalisées pour le compte de la télévision marocaine, il a son actif, deux films documentaires « Rajah bent El Malah » et « La danseuse ». Son premier court métrage de fiction est « Clics et déclics » qui dure 35 minutes.
Luck Razanajoana: « Madame Esther », couverte d’argent
Le court-métrage de ce Malgache a été sacré deuxième meilleur de sa section au récent Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou ( Fespaco),qui s’est achevé le 7 mars dernier. Un sacre qui fait de ce drame de 15 minutes, le Poulain d’argent…
« Madame Esther », c’est l’histoire, le mode de vie des minorités, des pauvres encore mieux des démunis. « Madame Esther », c’est la représentation de l’amour d’une grand-mère pour son petit-fils. « Madame Esther », c’est le nombre incalculable de sacrifices des parents pour leur progéniture. Ici, nous vivons l’histoire ‘une femme de ménage, madame Esther qui fait la promesse à son petit-fils de l’emmener en balade au bord de la mer. Mais hélas, la cinquantenaire perd son boulot et ne peut plus honorer son engagement. Pour arrondir les fins du mois, elle est contrainte d’enfreindre la loi. Elle abrite dans sa cour, un combat illégal de coqs. Une compétition qui ne lui attire pas que l’argent mais aussi de nombreuses difficultés… Produit en 2013, ce film a connu la participation d’acteurs tels : Dominique Savio, Roger Ralaimanga et Rasoambolanoro.
Leyla Bouzid: « Zakaria » sur le Poulain de bronze
Le film de cette Tunisienne est celui qui vient clore la section court-métrage du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou ( Fespaco) 2015. Une section qui donne droit à trois différents poulains dont le bronze a éé remporté par cette fille de cinéaste célèbre…
Son amour pour le cinéma serait-il héréditaire ? C’est une question à laquelle de nombreux cinéphiles se posent assurément. Fille du réalisateur Nouri Bouzid, c’est en 2013 qu’elle sort « Zakaria ». Un père de famille qui vit paisible loin de sa terre natale entourée de sa femme et de ses deux enfants. Lorsqu’il apprend la mort de son ère, il est obligé de retourner au pays à la seule différence que Sarah sa fille, ne veut pas le suivre… Vivant entre Paris et Tunis, Leyla Bouzid a intégré après l’obtention de son baccalauréat, l’université de la Sorbonne en France où elle étudie la Littérature. Inscrite plus tard à la Femis à la suite de plusieurs stages, son film de fin d’études gagne le Grand Prix du jury des films d’écoles à Premiers Plans en 2012. Aujourd’hui, elle prépare son premier long métrage » Dieu protège ma fille »
Meilleure série –télévisuelle: Ces « Chroniques africaines » qui se content bien
Cette nouvelle série de l’ivoirienne Marie-Christine Amon a su captiver l’attention du jury qui a seulement visionné trois sur les 14 épisodes que compte cette réalisation…
« Chroniques africaines », est une série atypique comme l’a confié sa réalisatrice Marie –Christine Amon dans un entretien accordé à Burkina24.com. Selon elle, il s’agit d’une série à deux niveaux qui intègre à la fois, l’esthétique et le contenu. « L’esthétique nous a été inspirée de ce qui se fait en Europe, le croisement entre la téléréalité et la série » a-t-elle confié. « Chroniques africaines » est donc un cocktail de téléréalité et de fiction, un style pas très propre à l’Afrique il faut l’avouer. Les contenus quant à eux sont des faits de société et le vécu quotidien entre autres. « Coup d’essai, coup de maitre », peut-on dire de ce premier projet de Marie-Christine Amon qui a été récompensé au Fespaco 2015. La jeune réalisatrice qui a travaillé pendant plus de dix ans dans des productions audiovisuelles aux Etats-Unis d’Amérique ne compte pas dormir sur ces lauriers. Elle ambitionne de poursuivre le tournage de cette série hors des frontières de la Côte-d’Ivoire.
Section série-télévisuelle: « Eh les hommes, Eh les femmes », prix spécial du jury
La nomination de Apolline Traoré a à coup sûr ravit le pays organisateur du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou ( Fespaco) édition 2015. La jeune réalisatrice a remporté le prix spécial du jury de cette cérémonie de récompense du cinéma africain…
« Eh les hommes, Eh les femmes », est une série de 100 épisodes repartie équitablement entre les hommes et les femmes de 5 à 6 minutes chacun. Il s’agit d’une série qui met à nu, les hauts et bas d’une relation en couple. Il s’agit notamment des gaffes et des petites jongleries des hommes et les femmes dans leur relation. « Certaines personnes me diront peut-être que je donne des idées aux hommes de faire certaines choses aux femmes ou aux femmes de le faire aux hommes, mais de toutes les manières, ce que j’ai montré, il n’y a rien dedans. J’ai collecté les expériences des uns et des autres. C’est juste ce que j’ai mis à l’écran », se défend la réalisatrice dans une interview accordée à Burkina24.Com. Née à Ouagadougou en 1976, Apolline Traoré est titulaire d’une licence en Art Média obtenue en 1998 au Emerson College de Boston au Etats-Unis d’Amérique. Après avoir travaillé à Los Angeles dans de petites productions cinématographiques, elle retourne sur la terre de ces ancêtres où elle réalise les séries Rama et Mounia, Le Testament, Sous la Clarté de la Lune. Elle est aussi la réalisatrice de « Moi Zaphira », dont l’actrice principale, Mariam Ouédrago a remporté au Fespaco 2013, le prix de la meilleure interprétation féminine.
Une rédaction originale de Sabine Lemana