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Marie-Noëlle Graobe : « Je voulais devenir pédiatre »

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Petite, elle voulait devenir médecin. Mais, par la force des choses et des circonstances, ses chemins l’ont conduite sur les podiums internationaux. Aujourd’hui sous les feux des projecteurs, le mannequin sourit quand elle raconte avoir failli tout claquer. « Trop vieille ! Pas assez grande ! Pas assez mince », lui avait-on dit. Devant ces critiques, elle a choisi de ne rien lâcher. C’est en tout cas le conseil qu’elle donne à des petites filles qui chipent les vêtements et le maquillage de leurs mères pour se sentir uniques ou simplement à des jeunes qui veulent s’en sortir dans la vie. Parcours, rêves et anecdotes croustillantes…

Vous êtes l’un des mannequins les plus en vue du moment au Cameroun. Qu’est-ce que ça fait d’avoir autant de regards tournés vers soi ?

Ma première réaction c’est de me demander “Oh mon Dieu ! Qu’est-ce que j’ai fait pour arriver à ce niveau ?“ et je suis aussi tellement contente parce que je sais que j’ai beaucoup travaillé. Et, j’y ai cru comme personne. Il ne faut pas se décourager parce qu’à tout moment on peut te dire : “Tu ne peux pas. Tu es trop âgée. Tu n’es pas assez grande…“ Mais moi j’y ai cru. Je me suis dit qu’il faut absolument que j’y arrive. Je n’y suis pas encore, mais je suis sur le bon chemin.

Il y a eu des obstacles dans votre parcours. Comment avez-vous réussi à aller au-delà des échecs que certains vous prédisaient ?

J’ai eu un avantage. Je suis entourée de personnes qui m’encouragent beaucoup. J’ai ma famille, qui au  départ n’était pas d’accord avec moi, qui est un soutien absolu. J’ai également mon copain, qui est tout le temps derrière moi. Quand je me dis : “Si tout le monde me dit que je ne vais pas y arriver, ça veut dire que je ne vais pas y arriver“. Mais il me dit : “Essaie“. C’est lui qui m’a encouragée à partir au Nigeria pour la première fois en me disant que je n’avais rien à perdre.  Et il n’avait pas tort parce qu’une fois là-bas, ça a été un gros wouah ! Ce que j’ai vécu là-bas m’a redonnée confiance.

Quelle est la qualité à avoir quand on est mannequin et qu’on commence à avoir de la notoriété comme vous ?

Il faut maintenir la confiance en soi, être très persévérante et travailler plus fort tous les jours. Ne jamais se dire : “Je suis arrivée, je peux déjà dormir sur mes lauriers“. Il faut en donner toujours plus.

Sur quoi travailler le plus ?

Il faut travailler sur son physique, parce qu’à tout moment, on peut se laisser aller. Il faut s’exercer tout le temps. Tu ne vas pas donner la même photo tout le temps. Il faut qu’il y ait un plus à chaque photo. Cela veut dire, travailler le regard, l’attitude, l’expression, les émotions à faire ressortir, etc. Je me base souvent sur les magazines et le travail d’autres mannequins et de tous ceux qui m’entourent. Ma plus grande force, c’est ce que je ressens en moi, ce que je fais ressortir pendant les shootings. Et ce n’est pas donné. Il faut rechercher au fond de soi pour donner les expressions appropriées. Si, par exemple, le thème d’un shooting c’est la peur, je commence à penser à ce qui me fait le plus peur et tout se passe très vite. Du coup, il faut être prête à tout moment pour pouvoir ressortir ces expressions.

Quelle a été votre expérience la plus douloureuse de votre carrière ?

Celle qui a failli me détruire c’était la finale de Cameroon top model, parce qu’on me dit : “Tu es trop âgée [elle a 28 ans, Ndlr]. On n’a pas besoin de toi ici“. Je me suis dit :“Oh mon Dieu, ça veut dire que je ne peux vraiment pas avoir une carrière dans le mannequinat et que c’est fini pour moi“. A l’époque, je pensais que si des professionnels s’étaient assis pour le dire, c’est qu’ils avaient certainement raison. Je suis rentrée à la maison, j’ai rangé tous mes effets, ayant déjà décidé de tout plaquer, et c’est mon copain qui me dit : “Si au Cameroun, on te dit que tu es âgée, pourquoi tu ne vas pas l’international ?“. Il m’a ouvert l’esprit, en suggérant les nombreuses voies qui existent dans le mannequinat : shooting, podium, publicité, etc. Et quand nous sommes allés au Nigeria pour la première fois, ils m’ont tellement aimée que je travaillais comme mannequin complet. Je touchais à tout. Et comme je l’ai dit plus tôt, ça a boosté ma confiance en moi. C’est à partir de là que l’agence sud-africaine avec laquelle je travaille en ce moment m’a contactée. Et là-bas, tout ce que j’ai fait en six mois, parfois je me demande si c’est vraiment moi qui ai fait tout ça. L’histoire se termine bien finalement, et heureusement.

Comment devenir mannequin dans un contexte où le mannequinat n’est pas véritablement considéré ?

Au début, je ne pensais pas que je pouvais faire une carrière, mais je me lançais à cause de cette passion qui brûlait en moi. Ma maman était couturière. Et j’ai toujours eu envie de porter ses tenues. Malheureusement, ça n’a pas été possible parce qu’elle est partie très tôt. Mais, tout le monde me disait que j’avais le profil pour être mannequin. Un jour, j’ai passé un casting et on m’a retenue. C’est à ce moment que j’ai suivi ma formation. Je le faisais, mais seulement comme une passion. Je ne l’envisageais pas comme une carrière. Je voulais devenir pédiatre et/ou développer une activité commerciale.

Comment avez-vous pu imposer votre passion à vos proches ?

En donnant toujours le meilleur de moi. Chaque fois que j’avais l’opportunité de travailler, je donnais tout ce que j’avais en moi, avec tout mon cœur et je le fais toujours jusqu’à présent. Aujourd’hui, ma famille est vraiment fière de ce que je fais.

Qu’est-ce que ça fait de ne jamais passer inaperçue, non seulement en raison de votre popularité mais aussi de votre physique ?

Parfois, j’ai envie de dire : “Lâchez-moi un petit peu, j’ai quand même une vie !(rires). En même temps, ça fait toujours plaisir de voir qu’il y a des gens qui aiment ce que je fais et qui apprécient. J’aimerais beaucoup que, par moment, les gens comprennent que je suis comme tout le monde.

Quel conseil donnez-vous à des jeunes filles qui aspirent au métier et qui ont peut-être les mêmes frustrations que vous avez eues à un moment….

La seule chose que je peux leur dire c’est de ne pas abandonner, de croire en leurs capacités et de ne pas arrêter de travailler. A un moment ça va payer. La clé, c’est de travailler avec beaucoup de photographes. Ainsi, elles auront de bonnes photos qui vont marquer les gens. Avec les selfies, personne ne vous prendra au sérieux. Plus vous travaillez avec les photographes, plus vous saurez comment poser, ressortir les expressions différentes. Les podiums c’est bien, mais ça ne captive pas tout de suite. Par contre, les photos shoot peuvent tout changer.

 

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