Rasmané Ouédraogo: « Nous allons travailler sans complaisance »
Le président du jury documentaires et courts métrages internationaux parle des critères qui permettront de départager les films en compétition.
Comment appréhendez-vous votre rôle de président du jury des documentaires et courts métrages internationaux ?
Je l’appréhende avec responsabilité parce qu’il s’agit de faire un travail qui ne soit pas contesté. Il sera question d’apprécier les films du point de vue technique, de la thématique, de la créativité. Ce sont les éléments centraux qui vont nous permettre de travailler. C’est ce que nous sommes venus faire. Et aussi, ça donne, aux jeunes, une image de ce que doit être le cinéma parce que ce festival, je le constate, est beaucoup dédié aux jeunes pour leur montrer qu’il y a une certaine rigueur à observer dans le travail, et que ce n’est pas les images pour les images. Donc , le jury doit travailler sans aucune complaisance.
Avez-vous déjà arrêté les critères qui vont vous permettre de départager les films en compétition ?
On attend d’abord de voir les films pour les départager. A valeur égale, il y a toujours quelque chose, que ce soit au niveau de la technique, du montage, du jeu des acteurs, de la conduite des acteurs par le réalisateur, etc. Ce sont des éléments qui peuvent entrer en ligne de compte.
Vous attendez encore de voir les films mais quel regard jetez-vous de prime abord sur la programmation ?
Honnêtement, j’attends de voir les films. Je viens ici pour apprécier des jeux. Ce sont ces critères là qui vont être définis et acceptés par l’ensemble des membres du jury. C’est cela qu’on va appliquer.
Certains membres de votre n’appartiennent pas au monde du cinéma. Ce sera facile de composer avec toutes ces sensibilités pour parvenir à un consensus ?
Le cinéma, c’est le 7e art. C’est un art qui contient d’autres arts, comme la musique, la poésie, la littérature, la maîtrise de la couleur, etc. Il y a tout dedans. Tout le monde peut trouver matière à réflexion ou à faire partager des réflexions à partir de son expérience professionnelle propre.
Est-ce difficile de troquer son rôle de réalisateur pour celui de juge ?
Non. Je crois que ça favorise au contraire parce que je suis déjà du métier. Donc, j’ai assez de ficelles pour pouvoir permettre de tirer un jugement normal, sans a priori.