
Semaine culturelle africaine : un festival de musique et de réflexions à Paris et Nairobi
Depuis ce samedi 3 mai, l’Afrique culturelle s’affirme sur plusieurs scènes du monde, des concerts vibrants à Paris aux débats intellectuels à Nairobi. ces rencontres qui s’étendent jusqu’au 9 mai 2025, marquent une célébration des rythmes, des mémoires et des luttes du continent.

La semaine a débuté en force ce samedi avec Djanii Alfa, figure emblématique du rap guinéen, qui présente son nouvel album « Jour de Paix » à La Place, centre névralgique du hip-hop parisien. Ce concert n’est pas seulement une fête musicale : c’est un manifeste engagé, où le rap devient un outil de résistance. Djanii Alfa, connu pour ses textes percutants, aborde des thèmes tels que la corruption et les violences d’État. Avec une écriture introspective, il invite son public à réfléchir sur la paix comme une conquête active.
Le 4 mai, Ben Decca, légende du makossa camerounais, célèbre 40 ans de carrière sur la scène mythique de l’Olympia. Ce concert promet d’être un événement inoubliable, mêlant nostalgie et modernité. Ben Decca, avec sa voix suave et ses mélodies intemporelles, incarne l’évolution de la musique africaine tout en honorant ses racines. Des collaborations avec d’autres artistes de la scène camerounaise enrichiront cette célébration musicale.
Le 6 mai, le collectif Elikya investit La Bellevilloise pour un concert solidaire au profit de la République Démocratique du Congo. Avec un répertoire mêlant gospel congolais et afro-fusion, Elikya prône l’espoir et la solidarité. Les recettes seront reversées à des associations œuvrant dans l’éducation et la santé, soulignant le pouvoir de la musique comme vecteur de changement.
Le 7 mai, DestYs, artiste franco-béninoise, envoûtera La Java avec une performance électrisante. Entre afro-électro et spoken word, elle explore des thèmes contemporains tels que les violences faites aux femmes et les mémoires collectives. Sa musique, à la fois brute et poétique, invite le public à participer activement à l’expérience.
Le 8 mai, Paris vibrera aux sons de « Janydia » et Etienne Mbappé. Janydia, étoile montante des musiques afrodescendantes, incarne une jeunesse engagée, tandis qu’Etienne Mbappé, maître de la basse jazz, offre une performance introspective avec son projet *Country-Side. Ces deux concerts, bien que différents, partagent une même essence : l’expression de la mémoire africaine et des luttes.
Enfin, le 9 mai, Paris se transformera en un archipel musical avec Sandrine Nnanga, Fé Bougé l’Océan Indien, et la fête des 40 ans de l’Axé afro-brésilien. Ces événements célébreront la diversité et la richesse des cultures du Sud, réunissant des artistes de différentes origines pour une soirée de partage et de danse.
Du 6 au 9 mai, Nairobi accueillera la Conférence internationale sur le patrimoine culturel en Afrique. Cet événement réunira chercheurs, artistes et décideurs pour discuter des enjeux de la souveraineté culturelle, des restitutions d’œuvres et des nouvelles pratiques artistiques. À travers des débats, expositions et performances, Nairobi deviendra le carrefour des idées sur la mémoire et l’authenticité en Afrique contemporaine.
Cette semaine culturelle met en lumière la richesse et la diversité des expressions artistiques africaines tout en soulignant les luttes sociales et politiques. Que ce soit à travers la musique, la danse ou le débat, l’Afrique continue de vibrer et d’affirmer son identité sur la scène mondiale. Que vous soyez à Paris ou Nairobi, chaque événement est une invitation à célébrer, réfléchir et s’engager.