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Le boom du marché des friperies et chaussures de seconde main… !

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Les vêtements, chaussures, literie, et lingeries déjà utilisés en provenance des pays asiatiques, européens ou américains ont la cote au sein des populations ivoiriennes. Ce que les inconditionnels de la friperie cependant ignorent c’est que ces objets peuvent être porteurs de diverses maladies, si on n’y prend garde, selon les médecins.

Gales, infections cutanées, psoriasis, eczéma, ampoule, teigne… tels sont entre autres les maladies que peuvent véhiculer vêtements, chaussures, literie, et lingeries déjà utilisés en provenance des pays asiatiques, européens ou américains.  « Le port de ces habits peut entraîner des maladies indirectement contagieuses comme des mycoses de la peau, la gale et beaucoup d’autres maladies herpétiques. Il faut faire très attention à ces vêtements et autres car on ne sait pas qui les a portés et les conditions de leur conservation avant d’arriver ici en Côte d’Ivoire. Ils peuvent être vecteur de maladies chroniques et inflammatoires de la peau », explique Dr Touré, médecin généraliste. Selon lui, une fois acquis ces habits, il faut prendre un minimum de précautions avant de les porter. « L’idéal c’est de les désinfecter avant de les porter. Par exemple avec de l’eau de javel ou au savon pour tuer les  éventuelles bactéries », conseille le praticien. Il invite les inconditionnels, surtout les femmes à prendre le minimum de précaution avant de porter dessous et lingerie achetés dans la friperie. Cela pour éviter les lésions mycosiques (infections dues à un champignon, vaginite..) au niveau des seins ou de la zone vaginale qui mettent du temps pour guérir. « Il faut bien désinfecter les culottes, pantalons, gaines, string, bustiers, slip, jupon… acquis au marché de la friperie », poursuit le médecin.

Témoignages de victimes

« Un jour au forum d’Adjamé, la pluie m’a mouillée. Donc j’ai acheté une chemise dans la friperie. Le lendemain j’ai commencé à avoir des démangeaisons. Deux jours après les parties que je grattais ont commencé à noircir. Je suis allée à l’hôpital. Et cela m’a couté près de 75 mille FCFA », raconte Zogbo Sidibé, commerçante à la gare routière d’Adjamé. Armand Kouassi, lui, garde une infection à la cheville qui l’a cloué au lit pour des semaines. « Je passais vers Adjamé Renault et j’ai vu une paire de chaussure qui m’a attiré. Le soir, je suis allé jouer au foot sans porter de chaussettes. Deux jours après, mon orteil a commencé à me gratter et à s’enfler », nous a confié M .Kouassi. Assita Dembelé, au grand marché d’Abobo en a été aussi  victime pour avoir essayé un soutien-gorge à la friperie. « J’ai eu l’impression que c’était la maladie appelé ceinture. Tant les aisselles et seins ont commencé à prendre une couleur noirâtre », nous a-t-elle confié. « Certains vendeurs de friperie ne prennent pas la peine de les laver avant de les mettre sur le marché. C’est ce qui est à la base de ces maladies », relève Fulbert Agnissan. « Quand  d’autres le font, ils mettent certains produits sur les habits pour leur donner un coup de neuf », poursuit notre interlocuteur. Derrière l’ex-cinéma  Liberté Adjamé, on est en effet étonné de la pratique de certains jeunes gens  qui consiste à mettre un liquide sur les Jeans et chaussure usées afin de leur donner fière allure. « Ce ne sont pas des produits toxiques. C’est juste pour entretenir notre marchandise afin qu’elles une meilleure clarté », nous a confié un jeune vendeur rencontré  en ces lieux. Pour lui, ce sont la quasi-totalité des grossistes qui n’ont pas le temps de laver leur marchandise avant de les mettre sur le marché. « La première chose que les détaillants font c’est de laver les marchandises. Que ce soit les habits, les chaussures, literies et autres », poursuit-il. Au niveau des revendeurs de chaussure chaque matin, les jeunes gens prennent la peine de les laver avant de les mettre sur le marché, comme nous l’avons constaté dans divers endroits.

Un business florissant

Malgré ces risques pour la santé, le marché de la friperie connait un véritable boom à travers les dix communes d’Abidjan. En provenance d’Europe, d’Asie ou d’Amérique ces produits déjà utilisés à bas prix sont devenus l’apanage de certains marchés  spécialisés d’Abidjan, tels  les marchés de Belle ville-Treichville, Kouté Yopougon et ‘’Jean Folly dans la commune de Port bouet. Toutes les classes sociales (démunies et riches) n’hésitent plus à visiter les marchés  de ‘’Yougouyougou’’, ‘’Brode’’, ‘’Adokaflê’’ (appellations de la friperie en Côte d’Ivoire). Toute chose qui est à même de mettre à mal l’industrie textile avec leurs prix défiant toute concurrence.

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