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Salto : la plateforme streaming affine sa stratégie concurrentielle

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D’après des informations recueillies sur cnetfrance.fr, c’est du côté de l’expérience utilisateur que Salto entend vraiment montrer sa particularité. La plateforme ne se rêve pas en concurrent direct de Netflix et consorts. Elle voudrait s’affirmer comme un service de complément, une souscription en plus pour un tarif (encore à l’étude) compris entre 5 et 10 euros.

Le challenge est grand pour Salto. En effet, face à ces concurrents, elle veut mettre l’accent sur l’éditorialisation, comprenez la mise en forme de son catalogue, son design, les différents parcours utilisateur, la catégorisation des contenus et les possibilités offertes aux abonnés. À titre illustratif, « Seuls », « à deux », « en famille », « entre amis », pour les amateurs de « frissons », de « rire » ou « d’évasion », sont là quelques exemples de sections que l’on devrait retrouver sur l’interface de Salto. Aucune nouveauté de ce point de vue certes, mais la volonté d’originalité reste perceptible.

Les contenus prévus dans le catalogue de Salto

D’après le communiqué qui officialisait son lancement à venir, Salto « permettra de retrouver tous les meilleurs programmes de télévision des trois groupes (le direct et le rattrapage), mais aussi de découvrir des programmes inédits ». Cependant, si l’on ne sait pas exactement ce qui figurera au catalogue, on a une idée plus claire de ce qui n’y figurera pas.

Sur le plateau de France Inter, Takis Candilis, le directeur général de France Télévisions, a confirmé que certains des programmes phares du groupe ne seraient pas disponibles sur Salto. En tête, Cash Investigation, le magazine d’enquête présenté par Élise Lucet et l’un des plus gros succès d’audience de l’audiovisuel public. Concrètement, France TV ne prévoit pas d’approvisionner Salto avec ses meilleurs contenus, et sûrement pas directement après leur diffusion à l’antenne.

Les supports technologiques pour y accéder

Sur ordinateur, mobile, tablette (Android, iOS) et télévision connectée. Salto ne devait d’abord pas directement être accessible via nos box internet. C’est Numerama qui rapportait l’information en premier. « Dans un premier temps, Salto sera accessible directement aux consommateurs, sans passer par les box », avait même déclaré Nicolas de Tavernost, le patron de M6.

Il semblerait que cela soit sur le point de changer. Salto serait actuellement en train de négocier avec Orange et Bouygues pour être distribué sur les box de ces deux opérateurs.

Il faut dire que le choix de s’en passer était assez étonnant, les box sont dans l’essentiel des foyers hexagonaux et la plateforme française aurait pu bénéficier de ce levier pour s’y implanter. Mais les chaînes ont donc préféré être totalement indépendantes des fournisseurs d’accès à Internet. Audacieux, surtout que la concurrence elle, ne se prive pas de nouer des partenariats avec ces mêmes opérateurs.

Il ne s’agit plus des 45 millions initialement annoncés. C’est 135 millions d’euros qui devraient désormais servir à financer le lancement de Salto.

Également réparti entre les trois groupes audiovisuels, cet investissement revu à la hausse devrait permettre de couvrir tous les coûts de déploiement du service (création de la société, publicité, acquisition de programmes…).

Salto prévoit évidemment de s’approvisionner dans le catalogue des chaînes des trois actionnaires. Toutefois, elle ne peut pas s’en contenter, au risque de ne pas vraiment apporter de valeur ajoutée. Les têtes pensantes de la plateforme s’activent sans doute déjà pour acheter du contenu à des tiers et une partie du nouveau montant alloué devrait y être consacrée. Une bonne nouvelle qui permettrait à Salto de voir un peu plus grand.

Autre paramètre à prendre en compte : la production de programmes originaux, comme le font déjà, entre autres, Netflix et Amazon Prime Video. Si ce n’est sans doute pas une priorité aujourd’hui, la question se posera forcément un jour ou l’autre. Sans contenus inédits, difficile d’être compétitif dans un marché de la SVOD où la concurrence est déjà très rude.

Outre ce montant initial, Salto compte investir 250 millions d’euros supplémentaires, générés par ses futures recettes. Si le nouvel acteur du streaming y parvient, une portion non négligeable de cette somme devrait être dédiée aux créations originales.

En attendant d’en arriver là, le triplement de sa dotation devrait lui permettre d’être plus crédible dans la course aux parts de marché du streaming par abonnement. Un secteur où les géants américains restent tout de même difficile à détrôner.

Source : cnetfrance.fr

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