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Ce que vous ne saviez pas des tresses africaines

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Au-delà de l’esthétique, elles revêtaient une fonction sociale dans les sociétés traditionnelles africaines. Chez les peulhs du Mali, par exemple, le coiffage était réservé à des castes.

Les tresses africaines font l’objet de toutes les attentions. Sur les podiums, dans les rues du monde entier, les tresses africaines ont trouvé une nouvelle vie grâce à l’intérêt que les stars leur porte.

Mais plus qu’un effet de mode, les tresses africaines revêtent divers symboles, nous apprend leur histoire. L’Antiquité marque, en effet, l’essor de l’Art capillaire africain. Les pharaons, les scribes et les femmes égyptiennes arboraient une chevelure coiffée en tresses souvent ornementées de fils d’or et d’autres raffinements. De mêmes, les Nubiens adoptaient aussi une chevelure coiffée mais en fines dreadlocks.

Fil d’or, raphia, coquillages, etc

Ces styles de coiffures se sont développés dans tout le reste de l’Afrique Noire et chez les peuples Peuls, Manding, Dogons, Wolof, Yoruba à l’ouest, Mangbetu, Fang au centre et chez les Masaï… à l’est.

Par la suite, chaque ethnie a créé son propre style de coiffures et utilisaient différentes matières premières : l’argile, le karité, la laine, le raphia, le fil d’or, les coquillages et les perles.

A côté de leur dimension esthétique, les tresses africaines étaient codées. Pratique sociale, rituelle, cérémonielle, initiatique, le coiffage était une activité réservé à des castes dans certaines communautés, comme chez les peulhs du Mali.

Les tresses pour distinguer la classe sociale

Dans l’Egypte antique, les enfants, garçons et filles, avaient le crâne rasé excepté une tresse sur le côté de la tête appelée Tresse de l’Enfance. Cette coutume rendait hommage à Horus, le dieu solaire, qui portait la même natte étant enfant. La façon dont était décorée la Tresse indiquait le rang social de l’enfant : fermoir en or pour les familles royales et bourgeoises ou de simples fleurs pour les agriculteurs et les ouvriers. À la puberté, le passage à l’âge adulte était donc symbolisé par la perte de la Tresse : les futurs hommes se rasaient entièrement le crâne alors que les futures femmes se laissaient pousser les cheveux.

Par ailleurs dans certaines contrées comme chez les Khaso, les Macina, les Bwatu, la coiffure permettait d’identifier une nouvelle mariée, une veuve, une femme libre de tout engagement. L’amour, la haine, la colère, le désir sexuel, le courage sont autant de sentiments qui s’expriment facilement à travers la coiffure. Les coiffures avaient une place fondamentale et primordiale dans la cohésion au niveau des familles, de la communauté et de la société. Cet art est transmis de génération en génération. Les coiffures n’étaient pas fantaisistes et chacune d’elles avait sa signification propre selon l’âge, le sexe…

Les hommes se tressaient, et c’était…normal !

A une époque, tresses et nattes étaient portées à la fois par les hommes et par les femmes. Les hommes faisaient même preuve davantage de créativité et de sophistication dans ce domaine, comme dans l’ensemble des pratiques esthétiques en général. Les hommes Bororo et Massaï, que l’on présente aujourd’hui comme des curiosités « efféminées » sont en réalité le vestige de pratiques esthétiques masculines, généralisées sur le continent africain, avant la période coloniale. L’embellissement ou la coquetterie n’étaient pas alors des questions de genre et la beauté l’apanage des femmes.

 

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