La notion de synergies dans le secteur cinématographique et ses enjeux
Chaque année à la télévision et sur internet, on assiste à une montée en puissance d’une dynamique de la filière cinéma et audiovisuel du continent africain. Après plusieurs années de balbutiements, on constate une vague de production de contenus de plus en plus vecteur de la diversité culturelle et linguistique.
Tout ces pays d’accueil de la formule occidentale du 7ème art, partage massivement et sans complexe leurs spécificités sous une forme de liberté d’expression, de création et du respect mutuel entre les cultures; qui force l’admiration.
Cette affluence créative est le fruit d’une forte capacité d’association entre les acteurs du domaine qui vient renforcer cette dynamique insufflé il y a plusieurs années avant la fermeture des salles officielles de projection cinéma. Cette synergie très forte qui a survécu à tous les obstacles énuméré par de nombreux spécialistes et penseurs économique, qui classait le 7ème art fait en Afrique « non partant » dans la course mondiale dominé par l’hégémonie américaine; est la preuve formelle qu’une industrie cinématographique est tout à fait possible malgré le contexte austère que présente actuellement l’évaluation économique du secteur.
97 % des films du patrimoine culturel cinématographique devrait être distribués en salle et cela partira du fait des distributeurs indépendants, dont l’action est essentielle pour permettre aux jeunes générations d’accéder à la mémoire du cinéma et de mieux appréhender la richesse de la création cinématographique contemporaine locale.
L’occident prêche par l’exemple et le processus d’exploitation et de promotion de la consommation locale y fonctionne parfaitement bien, avec des exemples tirés d’une étude réalisée sur l’impact de la distribution cinématographique indépendante sur le plan local. Dans le tableau représentatif des parts de marché détenues par les productions locales sur leur marché national, nous recensons donc les Remarques suivantes :
- Le premier palier est occupé par deux pays rétifs à la production internationale : États-Unis et Inde.
- Le second palier est occupé par les pays mettant en œuvre des politiques de quota : Chine et Corée du Sud.
- La Turquie occupe une place à part, en partie explicable par un nationalisme persistant.
- Le Royaume-Uni se glisse dans cette série, grâce à un certain nombre de coproductions avec les majors américaines.
- La part de marché nationale s’établit à 18,4 % sur les 48 pays mesurés par l’étude.
- La part du cinéma tchèque dans les salles de la République tchèque qui s’élevait déjà à 24,4 % en 2005 est depuis 2006, la deuxième plus importante d’Europe après celle de la France. Pour le premier semestre 2008, cette part atteignait 42 %.
Sources : (en) World Film Production/Distribution profile, rapport publié en 2006 par le FAFO (ACHVERBAND DER AUDIOVISIONS- UND FILMINDUSTRIE ÖSTERREICHS), Autorité autrichienne de l’industrie audiovisuelle et cinématographique.
Le cinéma africain est en perpétuelle progression arrêtons les stéréotypes; et intéressons nous de plus près à ce que la législation du secteur offre comme marge d’action.
Il est très important de rappeler que le secteur cinématographique est tenue par le résultat d’un travail à la chaîne où tous les maillons aussi infimes soient ils dépendent les uns des autres. Prétendre aujourd’hui évoluer sans synergies c’est augmenter la marge de risque d’échec, car aussi pertinents que soient nos efforts individuels pour implémenter notre talent, ils ne nous aiderons pas à récolté tous les fruits d’un secteur baser sur l’interdépendance.
Les constats qui sont fait, touchent des domaines qui sont depuis une bonne dizaine d’années au centre de énièmes réunions publiques et colloques organisé de part et d’autre qui pourrait être implémenter à travers des plan d’action tel que :
– Mener des actions pour que les chaînes de télévision achète des programmes avec des modèles économiques viables
– Structurer le marché publicitaire pour sortir de la spirale infernale du « tout bartering »
– Promouvoir le savoir-faire africain car, contrairement à ce qu’il se dit, les africains savent produire et il y a des chaînes qui fonctionnent
– S’extraire de l’assistanat savamment entretenu parfois par l’occident et qui fait que la chaîne attend des programmes « aumône », ce qui entretient un colonialisme médiatique malsain.
Voilà pourquoi se contenter d’être un professionnel du secteur cinématographique ; ou encore se contenter d’être un opérateur économique philanthrope dans le secteur cinématographique; ou encore mieux ! Se contenter d’être un inconditionnel activiste œuvrant pour le cinéma est à contrario une formule bien adapté pour augmenter la marge de risque d’échecs du secteur cinématographique.
Ne soyons pas complice du lynchage de 02 générations complètement opérationnelles sur le plan cinématographique. Essayons d’être plutôt complice d’une manifestation exceptionnelle autour du cinéma fait en Afrique; de façon à lui assuré la plus large audience auprès du monde entier.
Les films, comme toutes les œuvres d’art, sont des armes de construction massive. Et c’est au ciné club qu’on apprend, entre autres, à s’en servir. Quelque soit votre point de vue a ce sujet, nous espérons très sincèrement vous voir assister à l’une de nos séances de PLAN CINE à Yaoundé.
La prochaine séance est prévue pour bientôt, comme tous les premiers Vendredi du mois à la fondation Solomon Tandeng Muna. Je reste disponible a toutes autres questions supplémentaires.
Jocelyne Ateba
Promotrice de l’évènement PLAN CINE
Yaoundé