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Yves Jeanneau : « Le documentaire est un point de résistance »

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Le Commissaire Général et Directeur du Sunny Side Of The Doc estime que le documentaire est une œuvre cinématographique d’utilité publique et qu’elle répond à un besoin spécifique d’informations, notamment dans des contextes de crise.

Quel bilan pouvez-vous faire de la 30ème édition du Sunny side of the doc ?

Je pense que c’est la meilleure édition de Sunny side of the doc des 30 éditions qui ont eu lieu. Je pense que c’est la plus réussie, la plus achevée parce qu’il y avait plus de monde, parce qu’on l’avait mieux préparée, parce qu’il y a 30 ans d’expérience derrière et surtout parce qu’à mon avis on est dans une période historique mondiale où le documentaire est encore plus important que des films. J’ai vécu plusieurs fois et à chaque fois qu’il y a une crise mondiale, il y a de l’engouement pour le documentaire, parce qu’il y a un besoin de comprendre le monde. Finalement, c’est ça le service public. Le documentaire est un genre documentaire d’utilité publique. Et je crois qu’en ce moment, il y a beaucoup de gens dans beaucoup de pays qui sont inquiets, qui sont dirigés par l’Extrême-droite. J’ai discuté avec une Brésilienne, avec des amis d’Europe de l’Est, qui sont très inquiets. En Allemagne, en France, en Angleterre, on est face à la montée de l’Extrême droite. Le documentaire est un point de résistance.

On n’a noté aucune participation africaine. Comment pouvez-vous l’expliquer ?

Je suis ravie que vous soyez là. C’est très compliqué parce que les pays africains n’ont pas les structures classiques des chaînes de télévision. Il y a 4 ou 5 ans, on avait invité une quinzaine de responsables de chaînes africaines par le biais de RFI, etc. A la fois, ils suivaient une formation et participaient au marché. C’était formidable. L’année d’après ils n’étaient plus invités et donc ne sont plus venus. Et c’est un peu désespérant parce qu’on ne peut pas non plus inviter tout le monde tout le temps. Je connais des initiatives qui ne sont peut-être pas suffisamment soutenues ou pas suffisamment expérimentées. Ici, on est quand même à un marché international. Il faut être préparé pour y participer ou alors venir pour se préparer.

Vous recevez des propositions de productions africaines ou alors de labels de productions africains?

On ne reçoit malheureusement pas de projets africains. En général, quand l’Afrique est impliquée, c’est en co-production. D’ailleurs, c’est rare. C’est une réalité. Je n’ai pas la force et les moyens d’inviter tous les beaux pays d’Afrique, entre l’avion, les repas, les cadeaux…ce n’est pas évident. Ma porte à moi est largement ouverte aux cinéastes africains. Vous avez certainement rencontré des asiatiques, des noirs américains et vous êtes africains, ça me ravit. Sunny side est un lieu de rencontres. Il n’y a pas de hiérarchie. Je serais ravi de recevoir plus de productions africaines. Mais il faut une volonté de la part des cinéastes.

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