Erik Schaix, le couturier des premières dames africaines
Établi à quelques pas de la place de la Concorde, le couturier et joaillier français Erik Schaix compte parmi sa clientèle plusieurs épouses de chefs d’État africains.
À coup sûr, Erik Schaix n’a jamais entendu parler d’un Chris Seydou ni même d’un Pathé’O. Il argue qu’au moment où la Fédération africaine de la mode organisait des défilés parisiens, à l’orée des années 1990, il était occupé à confectionner pas moins de six collections par an. Et pourtant, ce couturier-joaillier de 60 ans, natif de Paris et d’origine grecque, clame qu’il est un précurseur en matière de mode africaine.
Sa signature : marier savoir-faire français et tradition africaine. Et ce, en utilisant wax, bazin, java, kita… Au commencement de son aventure avec l’Afrique, il y a Patience Dabany, à l’époque où elle est encore l’épouse d’Omar Bongo. Peu avant de s’installer à son compte, rue Saint-Florentin, cet autodidacte travaille notamment comme couturier chez Harry Algo.
« Quand j’ai quitté ce dernier pour lancer ma propre affaire, j’ai repris contact avec les Bongo. Patience n’était plus première dame. J’ai rencontré Édith, qui a adoré ce que je faisais. Dès lors, je me suis occupé de ses tenues officielles », se souvient Erik Schaix, qui, alors qu’il livre son récit, sur fond de swing, au rez-de-chaussée de son atelier-boutique lumineux et cossu, est entouré de son attachée de presse et sa responsable de la communication. C’est bien la première fois qu’il parle de sa clientèle de premières dames africaines.
Factures des tenues
C’est à Cannes qu’Erik Schaix a appris la couture et a lancé sa toute première affaire, avant de mettre le cap sur Paris. Il y travaille pour le compte de plusieurs maisons avant de s’établir rue Saint-Florentin, à l’âge de 26 ans. Aujourd’hui, la maison Erik Schaix, qui existe depuis trente-trois ans, emploie quinze personnes et propose deux collections par an ainsi que du sur-mesure pour sa clientèle privée. Budget pour une collection : 50 000 euros.
Il faut compter au moins 950 euros pour une robe sur mesure et 750 euros pour un modèle en pagne. « La plus grosse pièce que j’aie vendue à une première dame est une robe du soir en pagne perlé que j’ai fait broder en Inde » ajoute-t-il. Mais il avoue avoir un chiffre d’affaires annuel de 1,5 million d’euros.