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Festival de télévision de Monte-Carlo : l’autre vie de Pedro Alonso

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Psychopathe manipulateur dans la série à succès « La Casa de papel » (dont la nouvelle saison va être disponible sur Netflix le 19 juillet prochain), le quadragénaire nourrit également une passion pour la peinture et l’écriture. Il annonce d’ailleurs pour bientôt la sortie de son roman. Il parle aussi de ses inspirations, de la manière dont il gère le succès et, surtout, de sa position de jury de cette 59ème édition du Festival de télévision de Monte-Carlo.

Après être venu l’année dernière, pourquoi avoir accepté d’être dans le jury cette année ? Etait-ce une demande de votre part ou l’a vous-t-on proposé ?

Je n’ai pas demandé à être membre du jury.  C’est une proposition qui m’a été faite. D’emblée, j’ai trouvé que c’était une très bonne initiative. Ils nous avaient tellement bien traité l’année dernière. Ils nous ont donné un prix qui était vraiment bien. Donc, j’ai trouvé aussi que c’était un processus stimulant, très enrichissant de consacrer mon attention une semaine entière à un domaine qui me passionne, avec des personnes de  l’industrie. Et comme je suis de nature curieuse, je me suis dit qu’il faut y aller. Et franchement l’expérience est à la hauteur de mes attentes.

Avez-vous plus de sollicitations et d’opportunités en Espagne et en dehors, avec la possibilité de choisir vos rôles ?

Il est clair qu’il y a eu un saut quantitatif. Je ne vais pas le nier. J’ai reçu beaucoup de propositions cette année. Pas toutes particulièrement bonnes, mais elles sont venues de plusieurs endroits. Avant « La Casa de papel », je venais d’un processus de transformation, de nettoyage. Je faisais le point sur ma carrière. Quand ils voient ce qu’il m’arrive en ce moment, beaucoup de gens me suggèrent d’en profiter. Donc, j’en profite. Au lieu d’en faire plus, j’en fais moins et plus lentement. L’année dernière, je n’ai fait qu’un film. Et cette année il va sortir. C’est un psycho-thriller intitulé « Le silence du marais ». Et par la suite, j’ai consacré mon temps à un projet personnel qui me tient à cœur, mon un roman. Normalement, cette année, je termine l’écriture. Le titre c’est « Le livre de Filipo ». Il va être édité chez Penguin  Random House. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais je peins aussi énormément. Je fais de la peinture à quatre mains avec ma compagne. Une partie du matériau qu’on est en train de faire va illustrer « Le livre de Filipo ». Nous allons certainement faire une expo. Donc, mon travail d’acteur continue. Mais, en même temps, j’en profite pour faire des travaux personnels. Il est clair que nous pouvons nous tromper quand nous prenons des décisions dans la vie. Mais, pour le moment, mon cœur est tranquille. Et comme il y a eu beaucoup de changements, cette tranquillité est très importante. Sans parler du domaine de la chanson. Je chante très faux. Ça fait déjà trois que je chante dans la série. Mais vous allez le voir…

Qu’est-ce qui vous a inspiré dans votre manière d’interpréter le personnage de Berlin dans « La Casa de papel » ?

Je venais d’un voyage au Mexique. J’avais eu un petit rôle dans une série mexicaine. Et le Mexique m’a vraiment bouleversé, pour toute une série de raisons. Il y avait quelque chose dans le chamanisme mexicain qui m’a beaucoup stimulé et m’a donné beaucoup d’idées. Lorsque j’ai lu les deux premières séquences du scénario de Berlin, je me suis dit, c’est un chamane celui-là.  Pas un chamane de lumière, mais plutôt dangereux. Donc, j’ai établi une connexion avec le personnage. Je me suis dit « Allons-y ! ». Quand tu travailles sur un personnage, parfois tu dois réfléchir. Et dans le cas de Berlin, je n’ai pas réfléchi. J’ai foncé dedans. D’ailleurs, c’était ma peinture incarnée dans ce personnage. Là, par exemple, j’ai les dessins de la première saison de « La Casa de papel ».

En tant que membre d’un jury de ce festival, comment jugez-vous la qualité des productions présentées ici à Monte-Carlo ?

Le festival de télévision de Monte-Carlo est un festival de référence. Hier, je parlais avec des personnes qui s’occupent du processus de présélection. Il y a 35 personnes qui s’occupent de visionner et de présélectionner les productions. Donc, cette présélection est très bien faite, avec un soin très élevé. Ceci garantit, en soi, une très bonne qualité de ce qui arrive au jury. Donc, nous sommes en train de vivre un moment merveilleux du point de vue de la créativité dans la télévision. Mis à part le fait que faire une œuvre d’art n’est pas facile du tout, il est vrai que nous avons une variété énorme de travaux. Il y a beaucoup de nouveaux profils chaque année. Ceux qui écrivent des scénarios acceptent de plus en plus de prendre des risques. C’est plutôt une bonne nouvelle.

Le jury reçoit-il des pressions des médias ou de la direction du festival ?

Non ! Même s’il y en avait une, moi j’adore enfreindre les « lois ». Si on me dit qu’il faut que fasse ça, je fais le contraire (rires).

Etant donné vous écrivez, vous voyez-vous dans la rédaction de scénarios ?

Le fait que je peigne ou que j’écrive ne veut pas dire que je le fais bien (rires). Je pense que le plus difficile c’est de bien écrire. Il y a des gens qui ont beaucoup de talent dans le monde. Mais écrire un bon livre, un bon scénario, c’est extrêmement difficile. Il y a quelques années j’écrivais. Mais j’ai décidé d’arrêter parce que c’était trop prétentieux. Ce n’était pas le bon ton. Depuis cinq ans, j’ai commencé à écrire depuis un autre endroit et j’ai eu l’impression d’avoir trouvé ma propre voix. Donc en fait, je me suis consacré à écrire. Puis, un jour, je me suis retrouvé à écrire la fin d’un roman d’environ 500 pages que je ne peux pas publier.  Ce n’est pas une fiction, mais plutôt quelque chose de très exposé. Peut-être un jour… J’étais déjà en train d’écrire autre chose en même temps, c’est le roman que je vais publier. Ce sera une histoire plus courte.  C’est la même voix, mais le style est beaucoup plus synthétique. Et je suis au dernier quart du roman. Je me rends que c’est un film. Mais, pour moi, ça reste un roman. Dans tous les cas, je prends mon temps, je ne veux pas forcer le rythme. En tant qu’acteur je continue. En tant qu’écrivain, je continue lentement. Si un jour cela se produit, ce serait merveilleux. Je souhaite que le fruit tombe de son propre poids, qu’il tombe sur ma tête et m’éclaire.

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