Racisme assumé et silence complice?
Naomi Campbell a récemment affirmé qu’un pays refusait de poser les affiches d’une campagne publicitaire dont elle est le visage, en raison de la couleur de sa peau. A moins qu’il s’agisse d’une stratégie de com’ insidieuse, cette information est outrageusement scandaleuse.
Nous sommes en 2019. Une manifestation de racisme aussi affirmée est une honte, qu’il s’agisse de Naomi Campbell ou d’une ménagère lambda de la contrée la plus lointaine de la Mauritanie.
Il est inacceptable qu’un tel rejet de tout un Etat vis-à-vis d’un seul individu, ne fasse pas l’objet d’une mobilisation internationale.
Ce qui peut sembler encore plus surréaliste, c’est le fait qu’à ce jour, le nom du pays concerné soit resté secret. On évite de révéler son nom, pour des raisons qui nous semblent mystiques. Pourtant, à notre sens, il a commis un crime contre l’humanité. Etre noir c’est être humain, quel que soit l’endroit du monde où l’on se situe. C’est à ce pays d’avoir honte. Pas le contraire.
Aussi, la réaction de Naomi Campbell et de la marque qui l’emploie, n’est pas à la hauteur du préjudice subi. Refuser d’afficher un noir comme un modèle de société, c’est nier l’humanité de la race. C’est estimer qu’elle n’a pas le droit d’exister et de s’épanouir partout dans le monde. C’est lui ôter son universalité et rester sur l’idée que l’homme noir est un sous-homme. Si tel est le cas, pourquoi donc s’inspirer des cultures afro dans différents domaines. Pour se donner bonne conscience? Etre dans les tendances?
Nous n’allons pas nier que des actes de racisme existent encore dans différents continents, malgré les croisements et la perpétuelle rencontre des cultures. Cependant, le manifester à une telle échelle et de manière aussi maladroite est une honte pour la planète. Il faut s’en indigner. Il faut le dénoncer. Il ne faut accepter un tel recul. Naomi Campbell en a vu et entendu de belles à ses jeunes années. Et si elle croyait que ses combats avaient porté leurs fruits pour toujours, voilà qui la ramène à une réalité hideuse, cynique, honteuse.