« Aya de Yopougon » sur Netflix
Le dessin animé n’a pas fini de séduire. Il s’ouvre ainsi à un public plus vaste.
Qui ne souvient du moment où il a regardé « Aya de Yopougon » pour la première fois ? Un film d’animation traitant de réalités sociales dans un quartier pauvre d’Abidjan (Yopougon). Le tableau renvoyait les images de jeunes filles déscolarisées limitant leurs ambitions personnelles à un mariage avec des hommes riches, de familles nombreuses évoluant dans la précarité, de sexe sur les étals du marché, de maternité précoce, de parents démissionnaires, de la lutte des classes, etc.
Mais, au beau milieu de cette peinture peu reluisante (peint avec humour) des habitants de Yopougon, il y a Aya, jeune fille disposant d’une tête bien faite et bien posée sur ses épaules. Contrairement à ses copines, elle a une vraie ambition : devenir médecin. Elle ne cède pas au découragement. Même si rien n’indique qu’elle sortira de la précarité de son environnement, elle ne se laisse pas distraire ou aller à la facilité. Aya, reprise par Aïssa Maïga, est intelligente, raisonnable et, surtout, féministe. Pas anodin qu’elle ait inspirée la chanteuse Aya Nakamura.
Le film sorti en 2012 a fait un carton en Côte d’Ivoire et dans toute l’Afrique. En 2014, il a reçu le César du meilleur film d’animation.Réalisé par Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, « Aya de Yopougon » va poursuivre ainsi son bonhomme de chemin vers encore plus de succès.
La sortie officielle du deuxième volet du dessin animé est toujours attendue. Mais, d’après le scénario du tome 2 de la BD publiée en 2006, le bébé d’Adjoua a déjà bien grandi et il faut bien se résoudre à la réalité, il ne ressemble pas à son père, Moussa. Afin d’éviter l’annulation du mariage, son grand-père, Hyacinthe, décide de partir au village pour essayer de trouver quelqu’un de la famille à qui cet enfant pourrait ressembler. Pendant ce temps-là, Aya continue à faire profiter tout le village de son caractère bien trempé et de son avis toujours éclairé.
