Quelle portée pour les investissements du groupe Canal+ dans la production africaine ?
C’est l’objet de la table-ronde organisée le jeudi 18 juillet 2019 à Yaoundé entre Canal+/A+ et les porteurs de projets africains.
Canal+ International est un acteur majeur de la création africaine francophone dans la production et la co-production. Cette place se justifie par la proximité établie entre la chaîne et ses abonnés afin de satisfaire leurs attentes. Cet idéal revêt une stratégie bien définie qui se décline à travers la présentation des contenus et les co-productions. « Aujourd’hui Canal+ est un partenaire historique du cinéma africain car non seulement il accompagne les événements comme les Ecrans noirs, le Fespaco et autres, mais il produit et co-produit de beaux films. On peut par exemple voir Atlantique, Dhalinyaro, etc. », précise Laurent Sicouri, directeur des acquisitions des programmes et chargé des co-productions cinéma à Canal+ France.
Ce partenariat vise un investissement mais aussi une promotion des productions africaines à l’échelle internationale. « La chaine A+ est dédiée aux séries africaines tandis que Canal+ l’est pour les investissement et le cinéma en général. Depuis 10 ans nous avons entamé une entrée en investissement dans les productions africaines des documentaires, des magazines, films et autres. Cette stratégie d’investissement a pour but d’impulser et de vulgariser les productions africaines », explique Damiano Malchiodi, le directeur de la chaîne A+.
Dans sa stratégie éditoriale, la chaine A+ s’appuie sur son positionnement, sa formule (grille et habillage) et ses temps forts exclusifs. « Nous proposons tous ces contenus spécifiques à la demande du public. On pilote nos chaînes au quotidien mais l’idée c’est de permettre aux téléspectateurs qui nous suivent sur les réseaux sociaux de commander leurs contenus. Les abonnés sont des consommateurs et nous devons les respecter en les fidélisant à travers nos contenus », ajoute Damiano Malchiodi. En réalité, l’investissement sur les séries varie selon la qualité et l’originalité de l’histoire. Pour lui, la série camerounaise Otages d’amour d’Ebenezer Kepombia raconte une belle histoire. Raison pour laquelle le groupe Canal+ n’a pas hésité à la co-produire.
Cependant il existe des blocages de toutes sortes qui peuvent empêcher au groupe Canal+ de placer un investissement sur une production. « En Afrique, il est difficile d’accompagner les talents à cause de l’écosystème. Au Cameroun par exemple, les demandeurs de projets sont à la traîne à cause du système de gouvernance en place. C’est frustrant pour tout le monde y compris pour Canal+ et c’est bien dommage », confie-t-il.