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Jean-Pierre Dikonguè Pipa: Eternel épris du cinéma

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Cette année 2019, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), a 50 ans. Un demi-siècle où Jean-Pierre Dikonguè Pipa trône comme  le seul camerounais à avoir remporté l’Etalon d’or du Yennenga, la plus prestigieuse récompense de ce festival du 7e art.  Pour le cinquantenaire du Fespaco, Il convient de revenir sur la vie de cet homme qui fait la fierté du Cameroun. D’ailleurs  pour lui rendre hommage, un projet porté par la maison de production  de films documentaires audiovisuels Cordia Prod est en cours. Il s’agit de l’érection de l’effigie du père de « Muna Moto » le long de la colonne des artistes à Ouagadougou, au Burkina Faso…

Bien avant la réalisation de ce projet, qui pour l’artiste représente : « une prise de conscience des cinéastes camerounais qui se rendent compte que leur cinéma est fille du cinéma africain », une rencontre avec l’artiste s’impose. Pour la rédaction de cet article, il faut alors se rendre au  domicile du réalisateur de « Muna Moto » situé au quartier « nouvelle route Bessengué » lieu-dit rue de la casse à Douala, capitale économique du Cameroun.  Pas difficile de se retrouver chez ce sexagénaire (78 ans) car tout le monde le connaît. Une petite fille accepte volontiers de servir de guide. Juste quelques minutes suffisent pour arriver chez le cinéaste.

Dikonguè Pipa aux cheveux aussi blancs que sa barbe, met vite son visiteur en confiance. L’ambiance est conviviale et ponctuée de fou rire avec ce monument du cinéma africain. Même s’il n’est plus aussi fort qu’à sa jeunesse, la retraite pour Jean-Pierre Dikonguè Pipa n’est pas pour bientôt car il reste un homme très occupé. « Je travaille sur mes projets de films. Toutes mes journées sont pleines. Je ne me repose que la nuit au coucher », explique le cinéaste qui poursuit : « J’ai quand même 78 ans, un âge où on ne peut plus s’adonner à des plaisirs futiles. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Le peu de temps qu’il me reste à vivre, il faut que j’en fasse bon usage. Je dois laisser un héritage intellectuel à mes enfants ». Parmi ses projets, on a le tournage de : « Sur le chemin de Boumnyebel », qui revient sur l’histoire de Um Nyobe, dirigeant camerounais et première personnalité politique à revendiquer l’indépendance de son pays.

En attendant de mobiliser les gros moyens qu’il faut pour la concrétisation de ce projet, Dikonguè Pipa se consacre à la lecture : « Je m’intéresse beaucoup à l’histoire de l’Afrique et mes lectures me servent beaucoup. Elles me permettent de découvrir le monde », affirme-t-il. S’il a les yeux qui brillent quand il parle de lecture, il est encore plus lorsqu’il s’agit de cinéma et surtout de « Muna Moto ». Il éprouve un réel plaisir à parler de ce film et avoue être à mesure d’en parler jusqu’au lendemain sans aucune gène. Cela dit, une rétrospection dans cet univers cinématographique s’impose. Dialogues, scénario, secrets de tournages sont évoqués. Dans ce voyage dans le passé, on apprend que jusqu’au montage, ce film aux multiples récompenses s’appelait « Le blanc de sable ». Le titre change juste parce que j’ai trouvé qu’il était important de parler ma langue », explique cet ancien apprenant du conservatoire indépendant du cinéma français en France. « Muna Moto » est alors l’histoire de deux jeunes fous amoureux, Ngondo et Ndomé. Ils se marient, mais Ngondo, le petit orphelin n’a pas d’argent pour payer la dot. Il faut alors travailler dur pour y arriver. Sauf que son oncle qui possède déjà trois femmes est aussi épris de la jeune Ndomé et parvient aisément à voler la place de son neveu…

Après sa sortie en 1974, la critique salue le travail de l’artiste et les récompenses n’en finissent pas. On a entre autres, l’Etalon d’Or du Yennenga remporté à la semaine du cinéma africain de Ouagadougou devenu Fespaco. Quelque temps avant, il recevait le Tannis d’argent aux Journées du cinéma de Carthage. «  Lorsque j’ai reçu le Tannis d’argent, les Burkinabès se sont fâchés. Ils estimaient que Muna Moto méritaient le premier prix. Alors à la Semaine du cinéma de Ouagadougou, ils m’ont décerné l’Etalon d’or. On a travaillé avec ce Film dans toutes les grandes écoles du cinéma du monde. Il  a servit de démonstration », vante le père de famille.

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