Rebecca Ayoko : de petite fille brisée à symbole de la beauté noire
Elle est l’une des premières femmes noires à avoir défilé pour les grands couturiers comme Yves Saint Laurent en France. A 58 ans, elle n’a rien perdu de sa superbe et milite pour que les politiques africains portent davantage d’attention sur l’industrie de la mode et ses acteurs.
Rebecca Ayoko, pure beauté africaine, a fait bouger les lignes dans les années 80, en devenant l’un des premiers mannequins noirs à défiler sur les podiums des grands créateurs. Yves Saint Laurent en a fait sa muse pendant une décennie. Mais, le milieu étant cruellement attaché au symbole de l’éternelle jeunesse, Rebecca Ayoko a vu son étoile progressivement s’éteindre lorsque la Guinéenne Katoucha a débarqué.
La Togolaise est ainsi sortie du game. Sa descente aux enfers tant psychologique que financière l’a éloignée des flashs. Dans son autobiographie intitulée « Quand les étoiles deviennent noires » parue en 2012, le mannequin avoue avoir vendu ses bijoux de valeur et eu recours aux restos du cœur pour survivre. Une expérience qui a sans doute fait remonter des souvenirs malheureux de son enfance. Battue, violée, Rebecca est devenue mère à 13 ans.
Aujourd’hui, elle semble avoir repris du poil de la bête. La Togolaise est apparue belle et souriante au dernier Fima, à Dakhla. A 58 ans, Rebecca Ayoko revendique son militantisme pour une meilleure considération de la mode et de ses acteurs en Afrique. « Si j’ai réussi à occuper le haut de l’affiche, c’est dire le potentiel du mannequin « black ». La femme métissée ou typée sublime chaque vêtement qu’elle porte et les grands couturiers l’ont compris », affirme-t-elle. « Seulement, le mannequin noir n’a pas besoin de partir à l’étranger pour briller. Il est du devoir de nos politiques de valoriser nos compétences et de leur offrir les moyens de s’affirmer chez eux », ajoute Rebecca Ayoko, dont la carrière aura permis à de nombreuses jeunes femmes noires de rêver.