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Focus sur « Atlantique » de la franco-sénégalaise Mati Diop

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Le film de la première femme d’origine africaine en lice pour la Palme d’or du festival de Cannes est un hommage aux femmes restées à attendre des nouvelles de leurs hommes ayant pris l’atlantique pour de meilleurs horizons.

Le film « Atlantique » de la réalisatrice sénégalaise, Mati Diop, a été projeté vendredi dernier au festival international de films de Cannes. L’information serait banale si le film n’était pas en lice pour la palme d’or de la 72ème édition du plus grand rendez-vous du cinéma au monde.

En effet, Mati Diop est en compétition avec des monstres sacrés comme Quentin Tarantino, Jim Jarmusch ou encore Ladj Ly, annoncé par la presse française comme l’un des favoris à la couronne du cinéma mondial.

Mati Diop a donc de quoi s’enorgueillir. « Atlantique » est son premier long-métrage. Pour un coup d’essai, on peut parler d’un coup de maître. La réalisatrice a eu l’originale idée de traiter la question de la migration sous un angle différent. Elle a choisi de filmer les amoureuses, les sœurs, les mères de ces hommes qui prennent l’Atlantique pour aller chercher mieux ailleurs. La faute aux conditions de vie difficiles offertes dans leur pays d’origine, le Sénégal pour le cas du film de Mati Diop. Comment se consoler du départ d’un fils, d’un frère, mais surtout d’un amoureux dont on n’a plus aucune nouvelle ? L’héroïne, Ada, vit cette tourmente depuis le départ de Souleimane, son amoureux qui ne reviendra pas.

Alors que l’embarquement de fortune se brise sous la force de l’effrayant océan, Ada et ses amies sont victimes de maux face auxquels les plus grands marabouts sont impuissants. Les fantômes des jeunes gens avalés par l’Atlantique seraient-ils revenus ? Certains disent en avoir aperçu.

C’est de là que naît l’émancipation. Des femmes qui revendiquent leur dû. Si ces jeunes Sénégalais partent, c’est parce qu’ils bâtissent des édifices qu’ils n’auront jamais les moyens d’habiter. C’est parce qu’ils ne sont pas considérés, qu’ils sont sous-payés et parfois pas payés du tout. Mati Diop a fait porter l’émancipation par une femme. Message féministe, peu anodin…

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