« Miss Cameroun » : le Minac attendu au pied du mur
La nuit a dû être longue pour Ingrid Solange Amougou, la présidente du Comité d’organisation de Miss Cameroun (Comica), entité qui, jusqu’à hier, se chargeait de l’élection annuelle de la plus belle jeune fille du pays. Une couleuvre sans doute difficile à avaler pour cette femme qui n’a jamais fait l’unanimité.
Accusée de tous les maux, y compris par des miss élues, Ingrid Solange Amougou a, depuis la première édition de cette compétition, essuyé des critiques remettant en cause son honnêteté et son intégrité. Une réputation amplifiée par les nombreux scandales ayant fait briller le concours de beauté à chacune de ses éditions. Certains s’étant soldés par des punchlines par médias interposés.
Ce qui, semble-t-il, a participé à discréditer le Comica aux yeux du gouvernement camerounais resté passif pendant treize éditions. Le jeudi 20 décembre, soit deux jours après la conférence de presse de lancement de l’édition Miss Cameroun 2019 organisée par Ingrid Solange Amougou et son équipe, le ministre des Arts et de la culture du Cameroun a signé un communiqué de presse pour désavouer toute initiative privée visant à faire élire une Miss Cameroun.
L’on s’était habitué à l’amateurisme de l’organisation de ce concours de beauté. Pince sans rire, il était évident de savoir à l’avance comment ça se terminerait, même si le Comica était plein de ressources dans le genre ridicule. On a eu droit à toutes sortes d’insanité. Pour autant, le gouvernement camerounais devait-il procéder de la sorte ? La question divise. Face à l’évidence du nécessaire changement de méthodes dans l’organisation de cette compétition de beauté, certains opérateurs culturels s’indignent, arguant que le Comica avait juste besoin d’un recadrage. Ce à quoi les fonctionnaires du ministère des Arts et de la Culture (Minac) répondent, mystérieux, que certains secrets doivent le rester. Mais, disent-ils tout de même, pour l’image du Cameroun, Ingrid Solange Amougou et son équipe ne pouvaient plus continuer de la sorte.
Le Cameroun compte donc désormais sur le gouvernement pour restaurer son image. Le même qui n’a pas su conserver l’organisation de la Can 2019, malgré les assurances données çà et là. Le parallèle peut sembler sévère, mais la honte infligée au peuple camerounais après le retrait de l’organisation de cette compétition n’est rien comparée à celle qu’il ressentirait si la prochaine élection Miss Cameroun était un fiasco.
Après, tout cela n’est que spéculation. Le maçon sera jugé au pied du mur. Le gouvernement beninois n’a-t-il pas fait pareil il y a un an ? Le seul conseil à donner aux bien-pensants de la république du Cameroun serait de professionnaliser l’organisation de l’élection de la plus belle fille camerounaise. Pour ce faire, recruter une agence avec des états de service respectables dans l’événementiel serait la décision la plus intelligente à prendre. Franchement, qui n’y penserait pas ? En tout cas, le Minac a intérêt à faire beaucoup, beaucoup, oui beaucoup mieux que le Comica. Autrement, il va en prendre plein la figure. Le seul hic, dans cette éventualité, c’est que personne n’en mourra, et donc la vie continuera…